Adecco porté par des gains de parts de marché dans un environnement difficile

Publié le 03 novembre 2023

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Adecco, le numéro un mondial du travail temporaire, bondit jeudi en Bourse après la publication de ventes trimestrielles meilleures qu'attendu dans un environnement difficile, notamment dans le placement de personnel en informatique et technologie.Pour le troisième trimestre, le groupe suisse a fait état d'un repli de 1% de son chiffre d'affaires par rapport à la même période l'an passé, à 5,9 milliards d'euros, indique-t-il dans un communiqué. Mais sa croissance organique, qui permet de mesurer le rythme des embauches, s'est chiffrée à 3%, dépassant nettement les prévisions. Les analystes interrogés par l'agence suisse AWP l'attendaient en moyenne à 1,8%. «Adecco a gagné des parts de marché dans toutes les régions», a déclaré son directeur général, Denis Machuel, cité dans le communiqué, soulignant que le groupe a généré «une bonne croissance» dans «un environnement macroéconomique difficile». Le groupe, qui a vu son bénéfice net fléchir de 4% au troisième trimestre à 103 millions d'euros, a par ailleurs précisé que ses volumes de ventes sont restés «résilients» durant le mois d'octobre. À 15H29 GMT, l'action grimpe de 13,06% à 39,03 francs suisses, dépassant largement le SPI, l'indice élargi de la Bourse suisse, en hausse de 1,23%.


Par comparaison, son concurrent néerlandais Randstad a enregistré une baisse de 7,3% de sa croissance organique durant le troisième trimestre, tandis que l'américain Manpower a vu ses ventes hors effets de changes se contracter de 5,4%. «Adecco continue de mettre en œuvre sa stratégie avec succès avec une priorité à la croissance, mais les marges suivent désormais», a souligné Michael Foeth, analyste chez Vontobel, dans un commentaire de marché. Le groupe a dépassé les prévisions également pour sa marge brute d'exploitation, qui a grimpé de 40 points de base à 4%, alors que les analystes l'escomptaient en moyenne à 3,2%.Recalibrage dans l'informatique et technologies
Pour réduire les soubresauts de revenus lors des périodes de ralentissement économique, le groupe s'est notamment doté de services de transition de carrière, demandés par les entreprises pour faire évoluer leurs employés ou accompagner leurs collaborateurs en cas de licenciements. Durant le troisième trimestre, ces activités de transition de carrière, «contre-cycliques», souligne l'analyste de Vontobel, ont vu leurs ventes bondir de 87%. Selon Denis Machuel, «la pénurie de talents est toujours là», a-t-il toutefois souligné lors d'un entretien à l'AFP, rappelant que le taux de chômage reste à des niveaux faibles dans de nombreux pays. «Ce que nous voyons actuellement est que le recrutement permanent diminue», précise-t-il néanmoins. Et «les candidats sont plus prudents pour changer d'emploi à cause des incertitudes économiques», observe-t-il. L'ancien patron du géant français de la restauration collective Sodexo, qui a repris les commandes d'Adecco en juillet 2022, constate que la situation est «plus mitigée» d'un secteur à l'autre.

«Les grandes entreprises technologiques ont recruté massivement pendant le Covid, et après. Et elles sont maintenant en train de recalibrer», argumente-t-il. Au niveau des embauches, «ce secteur souffre dans l'ensemble actuellement», explique-t-il. «Mais nous pensons qu'une fois que ce recalibrage sera passé, la technologie restera structurellement un secteur de croissance. Les besoins pour la technologie restent massifs», affirme-t-il. Le groupe a observé une baise des embauches dans l'informatique et la technologie dans plusieurs pays, dont la France, son plus gros marché. Sa croissance organique en France a fléchi de 2% sur fond de demande solide dans le bâtiment, la santé et l'automobile, mais faible dans l'informatique et technologie ainsi que dans le commerce de détail. Dans certains pans des technologies toutefois, comme le conseil, la dynamique «reste bonne», insiste Denis Machuel.

source : le figaro