J’aime entrer dans la confrontation" : François Hommeril, l’affranchi à la tête de la CFE-CGC

Publié le 07 septembre 2023


 Réélu triomphalement à la présidence de la CFE-CGC, ce docteur en physique, marqué aux tripes par la désindustrialisation du pays, reproche au président Macron une idéologie « datée », à la remorque du patronat. Et veut ouvrir d’autres perspectives.
Barbe de vacancier, nez au vent, François Hommeril, 62 ans, hume, en ce 18 août, ses montagnes tarentaises, qu’il dévale volontiers en sandales. Dernière bouffée d’oxygène dans son jardin de La Bâthie (Savoie), où il y a vingt-cinq ans, il achetait sa maison à l’usine d’alumine Pechiney.

Réélu le22 mars président de la CFE-CGC avec 93,31 % des suffrages, ce docteur en physique dézingue toujours la réforme des retraites qui sera bientôt appliquée : « C’est un attentat à la démocratie sur la forme, le hold-up du siècle sur le fond, clame-t-il. La Première ministre, Élisabeth Borne, a d’ailleurs reconnu, en ma présence, que son objectif est d’alléger les engagements retraite de l’État à l’égard de ses fonctionnaires. »


Si l’intersyndicale CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, FSU, Solidaires, Unsa ne peut empêcher son entrée en vigueur, Hommeril se réjouit que les syndicats, en s’y opposant, aient retrouvé du crédit auprès des Français.

Un motif de satisfaction important pour l’avenir : il aura bientôt « la tête dans le sac ». Les partenaires sociaux doivent ajuster les pensions complémentaires, négocier une nouvelle convention d’assurance chômage, stimuler l’emploi des seniors ; réfléchir aussi aux transitions imposées par le changement climatique comme à l’impact de l’intelligence artificielle. Or Hommeril est désormais le plus ancien de la « bande des 8 », Sophie Binet (CGT) ayant remplacé Philippe Martinez en mars, Marylise Léon (CFDT) ayant succédé à Laurent Berger en juin.

source : Marianne

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