La période post-covid et le développement du numérique ont considérablement modifié les manières de travailler pour les salariés.es comme les manageurs.euses. Les débats sur les retraites mettent également en lumière les difficultés liées au travail : perte de sens, manque de rémunération, manque de perspectives de carrières… Dans ce contexte, le syndicat CFE-CGC s’oppose à la réforme des retraites du gouvernement et propose des solutions alternatives. Il prend aussi en considération l’immersion du numérique dans les activités professionnelles, avec notamment le développement du télétravail.
Créé en 1944, la CFE-CGC est, pour reprendre les termes des syndicalistes, « un syndicat de cadres, techniciens, agents de maîtrise et des fonctions publiques ». La présidente AURA, Corinne Brivois, le définit comme « un syndicat de propositions ». Les membres se chargent d’apporter des solutions concrètes aux salariés.es et aux manageurs.euses pour améliorer les conditions de travail. Ils prônent le dialogue social avec l’ensemble des acteurs.rices. Le syndicat se charge de négocier et signer des accords afin d’obtenir de nouveaux droits pour les salariés.es.La CFE-CGC est contre la réforme des retraites.
La Déléguée Nationale Confédérale à l’Economie, Raphaëlle Bertholon considère la réforme « injuste et injustifiée ». Les prévisions du COR indiquent un déficit sur une dizaine d’années pour ensuite revenir à l’équilibre. Et quand bien même il y aurait un problème de financement des retraites, elle rappelle que les caisses de l’AGIRC ARRCO et des régimes spéciaux disposent de 180 milliards d’euros de réserve. La réforme est aussi injuste pour la CFE-CGC sur plusieurs points.
Tout d’abord, ce sont les femmes les grandes perdantes. Une femme sur 4 devra travailler deux ans de plus. Les seniors.es sont aussi mis de côté. L’index senior qui était proposé par le gouvernement ne satisfaisait pas le syndicat car comme le rappelle Raphaëlle Bertholon, l’étude d’impact indiquait avec cette mesure une efficacité nulle. Et c’est le même problème pour l’index entre les femmes et les hommes souligne le Délégué National Numérique, Nicolas Blanc.
Le syndicat souhaite des mesures pour contraindre d’avantage les entreprises à respecter la parité homme-femme et à garantir l’employabilité des jeunes et moins jeunes. Il propose un système de bonus/malus pour valoriser les entreprises qui gomme les inégalités et sanctionner celles qui n’agiraient pas. La précarité est aussi un sujet important pour le syndicat qui souhaite le retour des trois critères de pénibilités retirés dans le quinquennat précédent
.Avec l’accélération du numérique dans la sphère professionnelle, la CFE-CGC agit et accompagne les entreprises. Le numérique est considéré comme un « nouveau territoire » qu’il s’agit de manier avec prudence. Le syndicat est pour le télétravail mais seulement pour quelques jours dans la semaine où l’activité du salarié.e ne requiert pas d’être présent en entreprise.
Pour le Délégué National Numérique, Nicolas Blanc, il est important de ne pas casser le collectif au risque d’engendrer l’individualité. Il est également nécessaire de mettre en place des règles au domicile pour éviter notamment la surcharge de travail. Le syndicat propose, par exemple, de définir avec le salarié.e et l’employeur.euse des tranches horaires destinées au travail. Un accompagnement peut aussi être mis en place pour aider les salariés.es à dissocier à leur domicile la sphère privée et la sphère professionnelle. La Déléguée Nationale Confédérale à l’Economie, Raphaëlle Bertholon, rappelle notamment ici une prudence à avoir avec le télétravail vis-à-vis des femmes.
Les confinements survenus lors de la crise covid ont montré qu’au travail salarial venait s’ajouter le travail domestique, travail qui reste encore aujourd’hui beaucoup plus réalisé par les femmes que par les hommes. La CFE-CGC porte aussi un regard assidu sur la protection de données et le respect de la vie personnelle. Basé sur la confiance, certains.es employeurs.euses ont eu tendance à vouloir trop contrôler leurs salariés.es, en vérifiant par exemple le nombre de phrases tapées sur l’ordinateur. Le travail du syndicat a donc été de les rassurer et de trouver un climat de confiance entre tous les acteurs de l’entreprise.