Adecco piratée par un salarié en alternance : 14 personnes jugées à partir du 16 juin pour escroquerie, 2 400 parties civiles déjà identifiées
La base de données de la société, avec les identités et les coordonnées bancaires de ses intérimaires, avait été pillée grâce à une complicité interne.
14 personnes seront jugées à partir du 16 juin à Lyon, notamment pour escroquerie, après que des intérimaires d'Adecco se sont rendus compte de prélèvements frauduleux sur leurs comptes bancaires, selon les informations de France Inter dimanche 11 mai, confirmant une information du Parisien(Nouvelle fenêtre).
L'affaire a démarré en 2022. Des intérimaires travaillant pour l'agence d'intérim Adecco s'aperçoivent que leur compte en banque est prélevé frauduleusement. Ils constatent que ces prélèvements, émanant d’une mystérieuse société, Solfex, se limitent souvent à 49,50 euros, soit juste en-dessous du seuil de 50 euros qui déclenche une demande d’autorisation.
Adecco a lancé un audit
Les victimes constituent un groupe sur Facebook et s'aperçoivent que leur seul point commun est d'avoir travaillé en intérim chez Adecco. L'entreprise lance alors un audit et s'aperçoit que sa base de données, avec les identités et les coordonnées bancaires de ses intérimaires, a bien été pillée avec une complicité interne. Il s'agit d'un jeune salarié en alternance. Via les réseaux sociaux, l'homme est entré en contact avec des escrocs. L'un d'eux est décrit comme un petit génie de l'informatique à l’imagination sans bornes. Les données personnelles récoltées ont servi à fabriquer de faux papiers, ou à frauder les dispositifs d'aide publique, comme MaPrimeRenov' ou Mon Compte Formation.
Un procès jusqu'au 27 juin
Au-delà des prélèvements frauduleux de quelques dizaines d'euros, dont beaucoup ont pu être bloqués fin 2022, les intérimaires s'inquiètent du nombre total d'usurpations d'identité. Certaines des victimes disent aussi avoir reçu des factures pour des abonnements en ligne qu'ils n'avaient pas souscrits.
Outre les 14 suspects qui seront jugés dès le 16 juin devant le tribunal judiciaire de Lyon, deux autres, mineurs, comparaitront devant le tribunal pour enfants. Pour ce nouveau procès dit "hors norme", 2 400 parties civiles se sont déjà fait connaître. Il doit durer jusqu'au 27 juin.