Encadrement : des cadres mais pas seulement...

Publié le 14 septembre 2022

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Qui encadre ? Des cadres, certes, mais pas seulement. C’est l’un des constats inattendus de la dernière étude de l’Insee sur l’encadrement. Globalement, en 2021, 13 % des salariés ont pour mission principale de superviser le travail de leurs collègues. Cette population d’encadrants est principalement constituée de cadres (50 %) et de professions intermédiaires (33 %) mais des ouvriers ou des employés (16 %) peuvent aussi exercer cette activité. En inversant la lecture de la situation, l’Insee note que 29 % seulement des personnes officiellement cadres ainsi que 16 % des professions intermédiaires exercent réellement une fonction d’encadrement. Les auteurs relèvent également que la croissance de cette catégorie socio-professionnelle a entraîné l’émergence de cadres experts et de techniciens non encadrants. Au final, les salariés qui encadrent le plus souvent se trouvent les agents de maîtrise de production (53 %), les cadres de la fonction publique (39 %) et les cadres d’entreprise (34 %). Autre donnée qui attire l’attention : la mission d’encadrement n’est pas la mission principale de près d’un salarié sur cinq (19 %). Ce cas de figure est le plus répandu parmi les cadres (27 %) et les professions intermédiaires (23 %).

Qui sont ces encadrants ? Plus de six sur dix (63 %) sont des hommes alors qu’ils comptent pour 50 % de l’ensemble des salariés. En montant en qualification, l’écart se réduit : un homme a une probabilité supérieure de 58 % d’être encadrant chez les ouvriers et employés qualifiés, de 49 % chez les professions intermédiaires et de 37 % chez les cadres. C’est parmi les cadres que la répartition est la moins inégale puisque les hommes y représentent 33 % des encadrants et les femmes 24 %.

En matière de qualification, les encadrants sont plus diplômés que la moyenne des salariés : près de la moitié (43 %) sont titulaires d’un diplôme supérieur à bac +2 alors que c’est le cas de moins d’un tiers des salariés (30 %). Paradoxalement, la probabilité d’être encadrant est plus faible avec un diplôme du supérieur qu’avec un… baccalauréat. L’étude en conclut que les salariés moins diplômés deviennent plus souvent cadres ou professions intermédiaires en se voyant confier des responsabilités d’encadrement. A contrario, les salariés diplômés du supérieur accèdent plus rapidement à ce type de professions mais exercent plus fréquemment des fonctions d’expertise ou techniques.

Les encadrants assument des durées de travail plus importantes. En 2021, ils ont travaillé en moyenne 1 773 heures, soit 306 heures de plus que leurs homologues sans missions d’encadrement. Les données recueillies par l’Insee expliquent une partie de cet écart par la moindre fréquence du travail à temps partiel, qui ne concerne que 6 % des encadrants alors que 20 % des salariés sans mission d’encadrements y sont soumis. En restreignant l’analyse aux salariés à plein temps, il apparaît que les encadrants travaillent en moyenne 217 heures de plus que les autres salariés.

 

source : www.infosocial-rh