Emploi : les cadres ont des fourmis dans les jambes et envisagent de changer d'employeur

Publié le 19 mai 2022


Plus d'un cadre sur trois envisagent de changer d'employeur et un quart pense à changer de région dans les six prochains mois. Le décryptage de Fanny Guinochet.

 

Plus d’un cadre sur trois envisage de changer d’entreprise cette année. Et la première motivation, c’est de gagner plus. C’est ce que révèle une étude de Randstad menée avec l’Ipsos. Cette envie d’avoir un meilleur salaire n’est pas une surprise dans un contexte de hausse des prix. Le salaire a toujours été important mais là, encore plus : plus de 90% des cadres l’évoquent en tout premier .. D’ailleurs, la moitié des cadres ayant reçu une proposition d’emploi l’ont refusée pour une question de rémunération. Quand on parle de salaire, on entend aussi les avantages – comme avoir une voiture et une carte essence prépayée. En ce moment avec le carburant qui coûte cher, c’est un vrai plus ou encore la prise en charge d’une bonne mutuelle, etc.  

L’intérêt des missions et l’utilité du poste sont aussi très importants à leurs yeux. Ces critères se sont renforcés. Avec la crise, cette question du sens est centrale, notamment pour les plus jeunes : 92% des moins de 35 ans jugent la responsabilité sociale et environnementale de leur entreprise importante, et pour un tiers d’entre eux, elle peut les inciter à quitter leur emploi s’ils ne se sentent pas en accord avec les positions de leur société.

L'équilibre vie professionnelle-vie personnelle primordial

Les cadres ont véritablement adopté le télétravail – ils sont 78% à être satisfaits de cette pratique. Et d’ailleurs quand on leur demande quelle est leur vision du travail dans dix ans, la majorité d’entre eux se voient en télétravail à quasi 100%. 10% pensent même que le bureau aura disparu. Ils y voient une forme d’autonomie, de flexibilité dont ils ne veulent plus se passer. Et c’est une des grandes leçons de la crise sanitaire, qui oblige les managers à s’adapter. Les cadres veulent pouvoir s’organiser au quotidien comme ils le souhaitent. Ils ne veulent plus transiger sur leur vie personnelle. Pour près de neuf cadres sur dix, la conciliation vie professionnelle-vie personnelle est essentielle alors qu’avant la crise, ce n’était pas aussi pregnant.

Plus d’un quart envisagent de changer de région dans les six prochains mois. La Bretagne et Provence-Alpes-Côte-d’Azur arrivent en tête du classement. Intéressant aussi de voir que les envies de s’installer à l’étranger ont beaucoup chuté (moins de 20%) alors qu’avant l’expatriation, c’était le Graal, un accélérateur de carrière. Mais globalement, les cadres sont plutôt satisfaits de leur situation. Et optimistes dans un marché de l’emploi très dynamique pour eux. Le taux de chômage des cadres est inférieur à 5%.

 

source:www.francetvinfo.fr