Intérim, Adecco : à contre-emploi

Publié le 30 mars 2022


Adecco confirme une rentabilité durablement plus élevée, malgré les incertitudes. Mais les révisions en baisse des prévisions de croissance économique par les conjoncturistes ne procurent pas de soutien en Bourse au leader mondial du travail temporaire, très sensible aux cycles.

Faire le bon choix au bon moment, c'est autant le métier du leader mondial de l'intérim, Adecco, que celui des investisseurs en Bourse.

La décote de son titre sur la place zurichoise, estimée à 20 % par rapport à ses pairs par Oddo BHF, n'a, elle, rien de temporaire et en fait, sur le papier, une affaire à saisir. Elle semble d'autant plus incongrue que le groupe franco-suisse a confirmé mardi la trajectoire, fixée fin 2020, d'une fourchette de rentabilité opérationnelle avant amortissements entre 3 % et 6 % tout au long du cycle économique, plus élevée que celle observée sur la décennie précédente (entre 2,5 % et 5,2 %).

L'élan vers la recherche & développement externalisée, applaudi chez Capgemini (+168 % pour l'action depuis l'intégration d'Altran), demeure toutefois incompris de l'autre côté du Léman (30 % de sous-performance pour Adecco par rapport aux valeurs helvétiques depuis le lancement de l'acquisition, en cours, d'Akka Technologies).

Les révisions en baisse des prévisions de croissance économique, à laquelle l'intérim est très corrélé, ont aussi réveillé chez les gérants le souvenir des trois principes de vie de tout bon paysan vaudois : « Méfiance, méfiance, méfiance ». Mais lorsque les mêmes débouchent le champagne avant une eventuelle trève  russo-ukrainienne (+1,8 % pour les valeurs européennes par rapport à la veille de la guerre), leur interprétation des augures apparaît subitement à contre-emploi.



source: www.lesechos.fr