Ces secteurs qui s’engagent à relever leur salaire minimum

Publié le 20 décembre 2021


La ministre du travail Elisabeth Borne a reçu les partenaires sociaux, ce vendredi 17 décembre, pour évoquer la question des branches professionnelles qui proposent des minima inférieurs au Smic. L’objectif est d’inciter à des revalorisations salariales.

 

Le gouvernement continue à pousser pour l’augmentation des salaires dans le secteur privé. S’il ne peut pas intervenir dans les négociations de branches, il suit plus étroitement que d’habitude l’ensemble des discussions. La ministre du Travail a ainsi réuni, ce vendredi 17 décembre, des organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC) et patronales (CPME, U2P et Medef) pour faire un point sur les négociations en cours dans les branches professionnelles où les minima conventionnels étaient inférieurs au Smic au 1er janvier 2021.

Au total plus de 40 branches professionnelles, sur les 250 existantes, sont concernées par cette situation. Si les minima sont inférieurs au Smic, cela ne veut pas dire que les salariés de ces branches sont payés en dessous du Smic, ce qui est illégal. Cela veut plutôt dire que, pendant des années, les salariés restent au niveau du Smic sans profiter d’aucune augmentation. Et plus les minima sont inférieurs au Smic, plus la durée sans augmentation est longue.

Problème, ces secteurs qui ont dans leur grille des minima inférieurs au Smic sont aussi ceux qui ont de forts besoins de recrutement. “Les grilles de rémunération doivent être à la hauteur dans ces secteurs ce qui est essentiel pour attirer des profils qualifiés et motivés, a affirmé vendredi la ministre du Travail, Élisabeth Borne, à l’issue de la réunion avec les partenaires sociaux. D’autant plus qu'ils ont souvent des contraintes particulières comme le travail le dimanche, des horaires décalés", a-t-elle ajouté.

Déjà certaines branches se sont engagées à revoir à la hausse leurs minima en les plaçant au-dessus du Smic. Il s’agit de :

  • l’hôtellerie de plein air
  • les remontées mécaniques
  • les distributeurs conseils hors domicile
  • la reprographie
  • le tourisme social et familial
  • les salariés permanents du travail temporaire
  • l’esthétique
  • les entreprises artistiques et culturelles
  • le bricolage
  • les hôtels cafés restaurants (un accord doit être mis en signature entre le 20 décembre et le 17 janvier)

D’autres branches se sont engagées dans un processus de négociation mais pour le moment aucun accord n’a été trouvé :

  • le commerce de gros
  • les commerces succursalistes de l’habillement
  • le commerce de détail habillement textiles
  • les transports publics urbains

Enfin, trois branches ne sont pas, d’après les termes du ministère du Travail, “dans une dynamique positive, voire dans une situation de blocage structurel”. Il s’agit de :

  • la coiffure
  • les grands magasins
  • le bois et négoce

Pour ces secteurs de nouvelles réunions sont prévues en début d’année. “J’ai demandé aux partenaires sociaux de ces branches de faire preuve de responsabilité, a affirmé Élisabeth Borne. Nous organiserons aux besoins de nouvelles rencontres”.

Par ailleurs, cette liste est amenée à évoluer. Cela a déjà été le cas le 1er octobre dernier lorsque le Smic a augmenté de 2,2 %. Ainsi, 89 branches ont vu leurs minima passer sous cette barre du salaire minimum. Et l’inventaire pourrait encore s’allonger. En effet, le 1er janvier 2022, le Smic augmentera de 0,9 %. Son montant mensuel sera de 1.603,12 euros brut et 1.269,03 euros net. Résultat, d’après le ministère, 22 nouvelles branches verront, au 1er janvier prochain, leurs minima passer en dessous du Smic.

Source: www.capital.fr