Smic : Vers une revalorisation de 0,5 % à 0,6 % au 1er janvier, selon un groupe d’experts

Publié le 30 novembre 2021


Une augmentation sans plus pour démarrer l’année 2022. La revalorisation automatique du Smic devrait être de 0,5 % à 0,6 % au 1er janvier, selon le panel d’économistes consulté avant chaque hausse et qui recommande de s’abstenir de tout « coup de pouce » dans son rapport envoyé ce lundi aux partenaires sociaux.

En octobre, le salaire minimum avait été augmenté exceptionnellement de 2,2 % – et porté à un niveau brut, horaire, de 10,48 euros, et mensuel, de 1589,47 euros – du fait d’une hausse des prix supérieure à 2 % entre novembre 2020 et août 2021. C’était la première fois, depuis 2011, qu’une hausse automatique intervenait hors 1er janvier.

L’inflation, tu l’aimes ou tu la smic

« L’inflation a continué à augmenter légèrement d’août à octobre (+0,4 % selon les chiffres provisoires) et pourrait donc conduire à une revalorisation légère du smic au 1er janvier si la tendance se poursuit » en novembre, mois de référence pour le calcul, constatent les experts. En conséquence, « selon l’estimation provisoire, la revalorisation automatique serait de 0,5 % à 0,6 % au 1er janvier », calculent-ils.

Le smic bénéficie chaque année d’une hausse mécanique, qui tient compte de deux critères : l’inflation constatée pour les 20 % de ménages aux plus faibles revenus et la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire de base ouvrier et employé. C’est le premier critère qui domine cette année, du fait de la reprise de l’inflation. Consulté chaque année depuis 2008 avant chaque revalorisation, le groupe d’experts déconseille, comme à chaque fois, au gouvernement d’accorder un « coup de pouce ».

Augmenter le nombre d’emplois plutôt que le pouvoir d’achat

« Le contexte actuel d’une sortie très progressive et instable de la crise de la Covid-19 suggère de prioriser la consolidation des fortes créations d’emplois récentes par rapport aux gains de pouvoir d’achat salarial », jugent-ils.

« La situation structurelle de l’économie s’améliorait mais demeurait encore fragile avant la crise, et elle reste caractérisée notamment par un chômage encore très élevé et une compétitivité faible dont témoigne un solde commercial continûment négatif depuis 2006 », ajoutent-ils.

Ces économistes considèrent qu’un « coup de pouce » serait « préjudiciable à l’emploi des personnes les plus vulnérables », d’autant plus qu’il ne pourrait « plus être compensé par une baisse des cotisations sociales employeur qui ont atteint le seuil maximal au niveau du smic ». Enfin, ils estiment que la hausse du smic est inadaptée « pour réduire la pauvreté laborieuse dont le principal facteur est le nombre d’heures travaillées, bien loin avant le niveau du salaire minimum horaire ».

source : www.20minutes.fr