Forte baisse du nombre de demandeurs d'emplois en Mai

Publié le 27 juin 2021


Le reflux est spectaculaire. En mai, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a diminué de 134 100, pour redescendre à 3,73 millions sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte), selon les données diffusées, vendredi 25 juin, par le ministère du travail. C’est la quatrième plus forte baisse jamais enregistrée depuis la création en 1996 de cette série statistique. Elle illustre le redémarrage de la croissance, qui se dessine à mesure que les restrictions sanitaires tombent.

« C’est une bonne nouvelle, qu’il faut toutefois relativiser », commente Eric Heyer, de l’Observatoire français des conjonctures économiques. D’abord, ces chiffres font suite à une forte hausse du même indicateur en avril : les personnes répertoriées dans la catégorie A de Pôle emploi avaient, en effet, vu leurs effectifs s’accroître de 1,7 %, en raison du reconfinement décidé au début du printemps, qui avait joué en défaveur du carnet de commandes des entreprises. L’étau ayant commencé à être desserré en mai, les embauches ont repris, et avec vigueur : celles de plus d’un mois (hors intérim) ont même atteint un niveau sans précédent depuis 2006.

« La crainte d’un tsunami écartée »

Deuxième bémol : « Parmi ceux qui ont été recrutés le mois dernier, beaucoup ne travaillent que pour des durées limitées et continuent de se déclarer à la recherche d’un poste », explique Eric Heyer. Du coup, ils basculent de la catégorie A vers les catégories B et C – celles des demandeurs d’emploi dits « en activité réduite », dont le nombre progresse de 95 000 entre avril et mai (+ 4,4 %). Mises bout à bout, les catégories A, B et C maigrissent de 0,6 %, mais représentent tout de même un groupe de près de 6 millions d’hommes et de femmes.

« Pour la seule catégorie A, souligne Eric Heyer, les chiffres sont supérieurs de 200 000 à ceux qui avaient été relevés en décembre 2019. Il y a certes une amélioration par rapport à la poussée du chômage du printemps 2020, mais il faut se garder de tout triomphalisme. D’autant que les difficultés peuvent être masquées par le recours au chômage partiel, qui demeure important avec quelque 2,3 millions de salariés concernés. »

Source: www.lemonde.fr