Covid-19. Le télétravail prolongé présenterait des risques pour la santé

Publié le 15 juin 2021


Le télétravail s’installe dans la durée avec un mode de travail « hybride » – sur site et à distance – dans des conditions qui se sont améliorées depuis le début de la crise Covid mais qui présentent aussi des risques, selon une enquête publiée lundi14 juin 2021.

Cette enquête a été réalisée en ligne du 24 février au 24 avril 2021 auprès de 2 864 répondants par le réseau des Agences nationale et régionales pour l’amélioration des conditions de travail (Anact-Aract) à l’occasion de la 18e semaine de la Qualité de vie au travail (QVT)

En 2021 comme en 2020 les salariés souhaitent maintenir un niveau élevé de télétravail : plus de 3 jours par semaine pour 36 % des répondants, à hauteur d’1 ou 2 jours pour 56 %, selon l’enquête.

« Le travail hybride s’installe dans la durée et les organisations ont tout intérêt à continuer de tester, évaluer et ajuster les modalités de fonctionnement collectif adaptées (fréquences et formats de réunions, formes du suivi de l’activité, nombre de jours sur site et à distance…) », souligne le réseau qui parle de « nouveau défi ».

Télétravail pour tous

Après une année de télétravail massif, entrecoupée de périodes de confinement, près de trois quarts des répondants estiment disposer d’un environnement matériel adapté (72 % contre 67 % en 2020) et d’outils numériques adéquats (95 % contre 87 % en 2020) mais seuls 20 % témoignent d’une prise en charge par l’entreprise des surcoûts liés à ce mode d’organisation.

49 % des répondants déclarent que leurs activités ont été adaptées ou redéfinies contre 77 % en 2020 et 77 % s’estiment aussi en mesure de réaliser l’ensemble de leur activité à distance (contre 61 % il y un an).

Mais les observations de terrain montrent que si les apprentissages collectifs et individuels ont progressé – usage des outils, coopérations, organisation du temps – les fonctionnements collectifs ont été « affectés » par le travail à distance qui présente aussi « des risques pour la santé », souligne le réseau.

Pour 37 % des répondants (17 % en 2020), les relations de travail se sont en effet plutôt dégradées. 63 % d’entre eux ont aussi le sentiment de « travailler plus » (67 % pour les manageurs), contre 48 % en 2020. 64 % des répondants se disent en « sur-connexion », y compris ceux qui pratiquaient le télétravail avant le début de la crise. 50 % (35 % en 2020) ressentent de la « fatigue » et 40 % disent souffrir d’« isolement ».

 39 % appréhendent le retour sur site

Seuls 19 % disent aborder les difficultés liées à la réalisation du travail à distance avec leurs manageurs (40 % en 2020) et la fréquence des échanges managériaux s’est espacée (52 % échangent au moins une fois par semaine en 2021 contre 69 % en 2020)

Le réseau Anact-Aract décrit plusieurs facteurs : l’augmentation de la charge de travail pour rattraper le temps perdu ; la densification de l’activité à distance (travail supplémentaire réalisé sur le temps dégagé par la diminution des temps de pause, des échanges informels ou encore des temps de trajet) ; l’augmentation des plages horaires pour pouvoir travailler avec les collègues à distance et sur site ou pour gérer l’articulation entre vie professionnelle-vie personnelle.