Bonne nouvelle :Malgré la crise, la création d'entreprise s'intensifie en Ile-de-France

Publié le 09 juin 2021


2021 s'annonce comme une année phare pour la création d'entreprises en Ile de France.

Les confinements successifs et l'augmentation du chômage ont poussé les entrepreneurs franciliens à se lancer. Un pari risqué alors qu'une partie de l'économie du territoire est toujours à l'arrêt.Les Franciliens ont la fibre entrepreneuriale. Selon les dernières statistiques de l'Observatoire économique régional (CROCIS) de la CCI Paris Ile-de-France 79.600 sociétés ont vu le jour au premier trimestre 2021 dans la région. L'augmentation est spectaculaire : + 31,4 % par rapport au premier trimestre 2020. Elle est nettement supérieure à l'ensemble du territoire français, qui enregistre une hausse de 12,8 %. Le commerce, les transports, l'hébergement et la restauration sont les secteurs les plus dynamiques. Trois départements se détachent du lot : la Seine-Saint-Denis (+47,4 %)  ; la Seine et Marne (+ 46,1 % ) et le Val d'Oise (+44,1 %). À l'inverse, Paris arrive en dernière position avec une hausse de « seulement » 19,3 %.« La crise a provoqué une détérioration du marché du travail qui a un effet de report vers la création de microentreprises. Certains ont profité du chômage pour lancer une micro-activité » analyse Mickaël le Priol, chargé d'études au CROCIS. Les microentreprises ont émergé : +5,3 % sur l'année 2020. Sur l'ensemble de l'année 2020, la création d'entreprises a crû de 3, 1 % en Ile de France. On est bien loin des 10 % enregistrés avant crise. Néanmoins, « vu le contexte actuel, c'est un chiffre très positif » soutient Mickaël le Priol. L'Ile de France est en effet l'un des territoires les plus impactés économiquement par la crise du coronavirus.Si la création d'entreprise a le vent en poupe, elle ne le doit pas spécialement à France Relance. Le plan de 100 milliards d'euros ne lui accorde pas de place particulière, même s'il a permis à de nombreuses sociétés de ne pas disparaître. Les dispositifs d'aides existants - subventions, prêts, bourses, concours, aides - ont cependant été maintenus. Bon nombre de jeunes créateurs ont aussi décidé de se tourner, en complément, vers le financement participatif ('crowdfunding').« Il y a un effet d'acculturation, le crowdfunding devient presque un passage obligatoire » veut croire Arnaud Bourgot, directeur général Ulule France. Y compris parce qu'il permet de faire valider le projet par les futurs consommateurs. Une tendance confirmée par des chiffres en progression, notamment lors des périodes de lancement des campagnes de financement, situées chaque année entre mi-mai et mi-juin. En mai 2021, 214 projets de création d'entreprises franciliens étaient présents sur la plate-forme contre 154 en 2020. La crise sanitaire et sociale que traverse le pays influe sur les projets des entrepreneurs. Beaucoup ont d'ores et déjà adopté les pratiques de digitalisation, de livraison à domicile, ou de circuits courts.

Léa Egger et Julie Zimmermann se sont tournées vers le crowdfunding pour développer le projet de Pardi, leur marque de cosmétiques francilienne respectueuse de l'environnement. Elles ont développé le projet au coeur de la crise, alors qu'elles étaient encore étudiantes. « Nous avions plus de temps libre et c'était clairement une bonne période pour se lancer. Le marché des cosmétiques naturels est en adéquation avec la conjoncture » estiment-elles. Une étude menée auprès d'un panel leur a permis de constater un engouement pour le mascara - au détriment du rouge à lèvres -. Grâce au crowdfunding, qui vient s'ajouter aux aides traditionnelles, elles espèrent atteindre les 200 préventes en octobre. « Aujourd'hui, les gens préfèrent monter leur entreprise plutôt que de rester au chômage. Une logique qui devrait encore durer jusqu'à la fin de l'année » confirme Mickaël le Priol. Reste à savoir si toutes ces nouvelles sociétés réussiront à perdurer au-delà de la crise.

 

source: www.lesechos.fr