Bercy relève la prévision de croissance en France à 6,25 % pour l’année 2021

Publié le 12 octobre 2021


Le gouvernement s’aligne ainsi sans surprise sur la prévision de l’Insee et se rapproche de celles de la Banque de France et de l’OCDE (chacune à 6,3 %) publiées en septembre.

 

Conséquence d’une reprise économique plus dynamique qu’anticipé, le gouvernement a relevé, lundi 11 octobre, sa prévision de croissance pour 2021 à 6,25 % – elle était précédemment de 6 % –, s’alignant ainsi sur les prévisions de la plupart des grandes institutions.

« La croissance est forte, elle est solide, elle est dynamique. Nous réviserons donc la prévision de croissance pour 2021, de 6 à 6,25 %. Nous retrouverons en décembre 2021 le niveau d’activité d’avant-crise », a annoncé le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, à l’Assemblée nationale. Les députés y entamaient, lundi après-midi, l’examen du dernier budget du quinquennat.

Le gouvernement s’aligne ainsi sans surprise sur la prévision de l’Insee et se rapproche de celles de l’Organisation de coopération et de développement économiques et de la Banque de France (chacune à 6,3 %) publiées en septembre. Dans un point de conjoncture, publié lundi, la Banque de France estime que l’activité « se situerait en octobre presque à 100 % de son niveau d’avant-crise ».

Le taux de chômage pourrait retomber à 7,6 %

Ce rebond de l’économie française survient après une récession historique en 2020 du fait de la crise sanitaire, qui a provoqué une chute de 8 % du produit intérieur brut. Si le gouvernement affichait une volonté de « prudence » jusqu’ici, le succès de la campagne de vaccination et la mise en place du passe sanitaire cet été, qui n’a pas eu d’effets importants sur l’activité, lui permettent désormais de revoir légèrement ses ambitions.Après un début d’année 2021 atone, du fait du maintien des restrictions sanitaires, l’activité est fortement repartie depuis la mi-mai. Elle devrait désormais retrouver d’ici à la fin d’année son niveau de la fin de 2019, avancent les économistes comme le gouvernement. Outre un rebond mécanique avec la réouverture de nombreuses activités, Bruno Le Maire y voit aussi le succès de « la politique économique » du gouvernement, des mesures de soutien au plan de relance, en passant par les choix économiques d’avant-crise.

Signe révélateur mis largement en avant par l’exécutif ces dernières semaines : l’emploi se situe à des niveaux inédits. Le taux de chômage pourrait retomber à 7,6 % au troisième trimestre, du jamais-vu depuis la crise financière de 2008.

Nouveaux investissements avec le plan France 2030

Alors que le risque sanitaire semble s’éloigner pour l’instant, Bruno Le Maire a relevé trois nouveaux dangers pour l’économie française, dont le risque de conflit « exacerbé » entre les nations, qui doit conduire la France et l’Europe à reconstruire leur « indépendance », notamment industrielle. Emmanuel Macron présentera mardi dans cette optique un plan d’investissement, baptisé « France 2030 », qui vise à financer le développement de technologies et de secteurs porteurs (hydrogène, biotechnologies, espace, nucléaire, etc.).Les autres risques pointés par le ministre de l’économie sont l’inflation, dont la poussée, tirée par les prix de l’énergie, grève le pouvoir d’achat des Français, et les difficultés de recrutement croissantes dans un certain nombre de secteurs (restauration, bâtiment, etc.). « Le plein-emploi, nous pouvons y arriver sous deux ans », a affirmé Bruno Le Maire devant les députés, dans un discours aux accents de campagne électorale, à six mois de l’élection présidentielle.Il a aussi défendu le sérieux budgétaire du gouvernement, malgré l’explosion de la dette publique et du déficit durant la crise. Ce dernier, attendu jusqu’ici à 4,8 % du PIB l’an prochain (après 8,4 % cette année), devrait finalement avoisiner 5 %. Le gouvernement doit encore prendre en compte les dépenses engendrées par le plan France 2030, le futur revenu d’engagement promis pour les jeunes, que le gouvernement peine à concrétiser, et les mesures de compensation face à la hausse des prix de l’énergie.

source : www.lemonde.fr